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FETE de TOUS LES SAINTS

Toutes proportions gardées, on pourrait dire que cette fête de tous les saints ressemble à une opération porte ouverte de l’Eglise de Jésus Christ. Nous sommes invités à visiter son passé, à regarder son présent et à nous projeter vers l’avenir. Cette fête est un rendez-vous avec les hommes et les femmes de tous les temps qui sont l’honneur de la famille du Christ et de l’humanité. Chacun à leur manière, ils sont les témoins de l’alliance de Dieu avec l’humanité.
Aujourd’hui, l’Eglise est heureuse de nous montrer tous ses enfants. Nous les retrouvons tous dans cette foule immense que nous présente la première lecture. Elle est fière d’eux car ils ont vécu au mieux les béatitudes de l’Evangile. Nous pensons à tous ceux et celles qui ont marqué l’histoire humaine et chrétienne.
Cette foule ne se limite pas à ceux qui ont leur nom dans les calendriers ou leur statue dans les églises. Parmi eux, il faut compter aussi ceux de nos familles, de nos paroisses, tous ceux et celles qui ont aimé Dieu et leurs frères de leur mieux. C'étaient des gens comme nous. Ils ont connu la même vie, les mêmes souffrances, les mêmes difficultés et souvent les mêmes péchés que nous. C’est la foi et l’amour qu’ils avaient pour le Christ qui nous ont portés et nous portent encore.
Quand l’Eglise nous présente les saints qui nous ont précédé, ce n’est pas comme quand on présente de précieuses archives ni une galerie de portraits. Elle nous les propose comme des compagnons de route pour aujourd’hui. Ils nous soutiennent par leur exemple. Nous pouvons compter sur leurs prières pour nous et avec nous.

Beaucoup de gens s’imaginent que la sainteté se manifeste forcément à travers des phénomènes spectaculaires comme des apparitions, des miracles. Que je sois célibataire ou marié, valide ou handicapé, enfant ou adulte, je peux être saint, c’est-à-dire faire la volonté de Dieu où je suis : mais quelle est cette volonté de Dieu ?  …c’est l’Evangile des Béatitudes lu à l’instant. Oui, heureux sommes-nous les pauvres de cœur, ceux qui ne comptent pas seulement sur la richesse, le confort matériel, les honneurs …heureux les cœurs purs, ceux qui savent garder une intention droite, qui n’acceptent pas le favoritisme, la magouille. Heureux ceux qui pleurent, c’est-à-dire ceux qui savent partager la souffrance physique et morale des autres. Heureux les miséricordieux, ceux qui savent écouter, comprendre, réconforter, pardonner et remettre les écrasés debout. Voilà la volonté de Dieu pour chacun de nous !

Comparons le temps que nous passons sur terre aux neuf mois que nous passons dans le ventre de notre mère. Imaginons  que nous sommes dans le ventre d’une femme enceinte où se trouvent 2 embryons. Ecoutons maintenant le dialogue entre ces 2 embryons : L’un est croyant, l’autre non-croyant :

Le petit non-croyant : Comment quelqu’un peut il croire à la vie après l’accouchement ?

Le petit croyant : Mais naturellement. Il n’y a aucun doute qu’il y ait une vie après l’accouchement. Notre vie ici n’a de sens que parce que l’on grandit pour nous préparer à la vie après l’accouchement. Nous devons ici prendre de la force pour ce qui nous attend plus tard.

Le petit non-croyant : Cela n’a aucun sens. Il n’existe pas de vie après l’accouchement. Quelle forme peut avoir une telle vie ?

Le petit croyant : ça, je ne peux pas le savoir exactement. Mais c’est sur qu’il y a plus de lumière qu’ici. Et peut être pourrons nous manger avec notre bouche, courir avec nos jambes et…

Le petit non croyant : Arrête un peu avec ces sornettes. Courir ? Ce n’est pas possible. Et une bouche qui mange est une image ridicule. Et pourquoi ? Nous avons notre cordon ombilical qui nous nourrit. Et c’est évident que le cordon ombilical ne peut nous conduire quelque part tellement il est court.

Le petit croyant : Ce doit être sûrement possible. Ce sera sûrement totalement différent quand nous nous y habituerons.

Le petit non-croyant : Et personne n’en est jamais revenu. Compris ? Avec l’accouchement finit la vie. C’est aussi simple que cela. Et surtout, la vie n’est rien de plus qu’une grande plaie dans le noir.

Le petit croyant : Oui, je suis d’accord que nous n’avons aucune représentation de la vie après l’accouchement. Dans tous les cas, nous verrons enfin notre maman. Et elle prendra soin de nous.

Le petit non croyant : Maman ? Tu crois à une maman ? Et qui est-elle ?

Le petit croyant : Elle est tout autour de nous. Nous vivons en elle et par elle. Sans elle, nous n’existerions pas.

Le petit non-croyant : C’est le top de la confusion ! Je n’ai pas vu le moindre bout de maman ici. La conclusion finale est qu’il n’y en n’a pas !

Le petit croyant : Quelquefois, quand un calme bienfaisant apparaît, nous pouvons percevoir son chant. Nous pouvons aussi sentir comment elle caresse notre monde. C’est pourquoi je suis sûr que la vie continue !

Et si notre mort ressemblait un peu à cela, à un passage ? Nous fermerons les yeux sur ce monde et nous les ouvrirons sur Dieu. Sœur Emmanuelle, lors de l’un de ses derniers entretiens, a confié que, lorsqu’elle paraîtrait devant Dieu, Il ne lui poserait qu’une question : « Est-ce que tu as su aimer? ». Faire des petites choses n’est jamais ridicule, n’est jamais inutile. Mieux vaut notre petit geste, notre petite action qu’un grand et beau rêve qui ne se réalise jamais. « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et l’amour, nous dit St Paul ; mais la plus grande de ces trois vertus  …c’est l’amour ».

Père Jérôme MARTIN

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