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Homélies

6ème DIMANCHE du TEMPS PASCAL

 Posons-nous cette question : qu’est-ce qui nous fait vivre ? Bien sûr, il faut manger et boire mais aussi respirer, bouger. Et surtout nous avons besoin d’être aimé . « Aimez vous les uns les autres » voici la parole du Christ qui devrait nous nourrir. Mais pour donner de l’amour, il faut bien sûr en recevoir et le meilleur réservoir pour puiser l’amour que le Christ nous donne en abondance, le meilleur réservoir d’amour, c’est l’eucharistie ! C’est là que le Christ se donne, qu’il donne sa vie et son amour dont nous avons tant besoin jour après jour ! Autrement dit, en communiant, nous demeurons en Jésus-Christ. Le Christ nous alimente de son amour... alors venez, venez communier le plus souvent possible ! Sans cette communion, nous risquerions de faire de l'anorexie spirituelle, d'être sous-alimentés spirituellement de l’amour que Jésus le Christ veut nous donner. Nous pouvons alimenter notre amour à d'autres sources qui ne sont pas eucharistiques, mais celle ci a cela d'unique que nous ne nous la donnons pas à nous mêmes, nous la recevons. Nous ne construisons pas notre propre amour , nous recevons l’ amour du Christ, concrètement !

En Inde, un porteur d'eau pos­sédait deux grands pots, sus­pendus aux extrémités de la perche qu'il portait en travers des épaules. L'un d'eux, fêlé, n'arrivait qu'à moitié plein au terme de la longue marche entre la rivière et la maison du maître, alors que l'autre, intact, était toujours aussi rempli. Cela continua ainsi pendant deux années entières, le porteur ne livrant chaque jour qu'un pot et demi d'eau à la maison de son maître.

Le pot sans défaut était bien sûr fier d'accomplir parfaitement ce pourquoi il avait été fait, alors que le pauvre pot fêlé était honteux de son imperfection et malheureux d'accom­plir seulement la moitié de sa tâche.

Au terme de ces deux années, qu'il avait perçues comme un échec amer, un jour, près de la rivière, il dit au porteur d'eau :

« J'ai honte de moi-même et je vou­drais te présenter mes excuses.

- Pourquoi ? demanda le porteur. De quoi as-tu honte ?

- Je me sens coupable, dit le pot, de ne livrer depuis deux ans que la moi­tié de ma charge, cela à cause de cette fissure à mon côté par où l'eau s'écoule tout au long du chemin de retour vers la maison de ton maître. Du fait de mon défaut, tu as accompli tout ce travail sans obtenir la juste récompense de tes efforts. » Peiné pour le vieux pot fêlé, le por­teur d'eau répondit : « En repartant vers la maison du maître, tu observeras les belles fleurs le long du sentier. »

Et en effet, comme ils montaient la colline, le vieux pot fêlé remarqua que le soleil réchauffait de belles fleurs sauvages au bord du sentier, et cela le réconforta un peu. Cependant, en fin de parcours il se sentit mal de nouveau car il avait perdu la moitié de son chargement, et à nouveau il demanda au porteur d'excuser sa fêlure.

Le porteur dit au pot : « As-tu remarqué qu'il y avait des fleurs seulement de ton côté du che­min, et non du côté de l'autre pot ? C'est parce que j'ai toujours connu ton défaut, ta faiblesse et que j'en ai tiré parti. J'ai planté des graines de fleurs sur ton côté du chemin, et, chaque jour, à notre retour de la rivière, tu les arroses. Depuis deux ans, je peux cueillir ces fleurs pour décorer la table de mon maître. Si tu n'avais pas été ce que tu es, il n’aurait pas cette  beauté pour embellir sa maison. »

Nous sommes tous des pots fêlés. A tous les âges on peut se sentir accablés par le péché ou par des défauts, des pauvreté et cela nous fait perdre courage … et pourtant Dieu ne résonne pas comme cela avec nous : il nous dit « tel que tu es je t’aime et tu as du prix à mes yeux ». C’est cette phrase qu’il a du dire à ce lépreux : « tu as du prix à mes yeux et je suis venu pour t’aider parce que je t’aime »….c’est cette parole qu’il prononce sur chacun de nous : « donne-moi ton péché, ta misère parce que moi, le Seigneur ton Dieu, je peux le transformer ! » . Permettez à Dieu d'en tirer parti !

Saint Jérôme est un Père de l’Eglise mort à Béthléem en 420. Ce très grand savant a traduit la Bible, mais il est connu comme un des hommes les plus colériques de l’Antiquité. Il « enguirlandait » tout le monde. On raconte qu’un jour le Christ lui apparaît et lui dit : « donne moi tout … ». « Je t’ai tout donné, répond Jérôme ; mes talents, ma mémoire et toute mon intelligence te sont consacrés ». « Mais tu ne pourrais pas me donner quelque chose encore ? ». « Mais je t’ai donné ma vie. Toute ma vie est à toi, tu peux la prendre ; je peux être martyr si tu veux ! Tout ce que tu veux, par ta grâce …prends-tout ! ». « J’aimerai autre chose ». « Toutes mes richesses, tout ce que j’avais, mes biens, je t’ai tout donné. Regarde ! Je vis dans une grotte, je n’ai plus rien du tout ! ». « Tu n’as pas quelque chose à me donner ? ». « Ma colère ». « Alors donne-la moi, donne-la moi, ta colère ! Cette colère, j’en ferai le Royaume des Cieux … ! ». Offrez au Seigneur, offrez d’abord tout ce qui vous pèse le plus dans vos vies : pauvreté, misère, défauts, problèmes parce que vous avez affaire non à un Dieu, Juge qui condamne mais à un Père qui prend soin de ses enfants et qui transforme nos misères en perles !

Père Jérôme

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